2 Avril 2018
Vendredi saint, nous entrons dans la nuit de l’esprit.
Le carême nous place déjà face à nous-mêmes mais ce moment me pousse toujours dans mes retranchements face à mes questions existentielles et ma relation avec Dieu.
Cette année, une réflexion me trotte dans la tête : L’espèce humaine, cette création que Dieu a voulue libre est-elle déjà condamnée…par elle-même ? La passion du Christ n’était-elle pas prémonitoire de l’apocalypse, ou plutôt de la fin des temps ? N’en voyons-nous pas déjà les signes ?
Quand je dois donner une définition personnelle de la bible, je réponds habituellement que c’est l’histoire du cœur de l’homme. On y retrouve tous ses travers, ses perversions, ses sacrifices, ses dépassements, ses exploits, ses qualités et ses défauts… Sa relation avec Dieu qui l’aide à grandir comme un père aide son fils ; enfant avec ses terreurs et ses erreurs naïves ; adolescent avec ses rebellions, ses reniements et ses retours piteux ; adulte avec ses choix pas toujours assumés, ses jugements, sa prétention et son Ego ! Dans l’ancien testament, on trouve tout ce qui peut sortir du cœur de l’homme !
Le nouveau testament arrive comme un médicament. L’homme est malade de lui-même et Dieu, qui souffre de nous voir comme ça parce qu’il nous aime, nous offre tout son amour comme traitement de fond. Chose inimaginable, il sacrifie une partie de lui-même pour signer une ordonnance unique et perpétuelle, La nouvelle alliance ! Il nous indique même tous les effets indésirables avec les faiblesses, manquements et incompréhensions des disciples !
Seuls, nous ne pouvons pas nous guérir mais grâce à cet amour qu’il a pour nous, tout est possible ! Il ne veut perdre personne, il le répète assez souvent d’ailleurs ! Mais il ne s’impose pas ! Un père ne transformera pas ses enfants en esclaves s’il les aime ! Il les laisse faire leurs propres choix…
…et comment ne souffrirait-il pas lorsque ses enfants se battent, s’humilient, se font du mal, détruisent leur propre habitat, quelquefois même en son nom !
« En 100 ans nous avons fait plus de 100 guerres » comme le disait un contemporain, notre temps voit aussi la terre, l’eau et l’air en danger alors que ces éléments nous sont essentiels !!!
Le veau d’or est resté dans le cœur des hommes !
Que dire d’une société qui ne sait pas protéger les plus faibles, qui n’assure pas la sécurité matérielle et affective de ses anciens, qui laisse sur le bord de la route des gens atteints de handicaps et à la rue les plus démunis. Une société qui ne se donne pas les moyens d’instruire convenablement TOUS ses enfants ni de soigner tout le monde avec les mêmes chances ?
Que dire d’un monde qui remplit ses terres et ses mers de déchets, qui consomme plus de ressources que la planète ne peut en offrir, qui détruit même l’air qu’il respire pour vénérer un outil transformé en idole…l’argent !
Je me pose la question : Dieu, en signant cette nouvelle alliance, ne nous dit-il pas : « Je vous aimerai jusqu’au bout…et ce bout n’est pas loin ! » … « Alors, si vous le voulez, après le bout du monde, il y aura encore moi et mon amour ».
…et puis arrive la veillée de Pâques et, oui, il est ressuscité ! …et lorsque j’ouvre mes fenêtres le dimanche matin et que je contemple cette merveilleuse création, je me dis que cette extraordinaire espérance peut effectivement nous faire déplacer des montagnes !
Avec son aide, on finira bien par devenir moins cons….si on le veut bien !
Eric "Uter"