Un an d’aventures avec Marianne Aya Omac

Je suivais un peu le parcours musical de Marianne depuis que j’avais découvert, un an après, le fameux concert intimiste de 2012 à St Jean de Buèges avec Joan Baez comme invitée d’honneur. Si ce nom un peu exotique ne vous dit rien, peut-être l'avez-vous vu dans l'émission "The Voice". En 2017, ma femme et moi faisions un stage d’une journée avec Marianne Aya Omac et Amandine Le Laurent. Cela se passait à Cazilhac, près de chez nous, une belle occasion d’essayer quelque chose de différent pour chanter. L’ambiance, la pédagogie et ce gospel particulier… ce fut si intense que je revins, seul, quelques mois plus tard pour participer à un weekend end complet.

A la fin de l’année, comme tous les gens ayant participés à ses nombreux stages de chant, je recevais un mail de Marianne proposant une audition pour s’engager dans un projet de concert le 21 juin, fête de la musique, au Domaine d’Ô de Montpellier. Elle recrutait 50 choristes en plus des 20 déjà présents au chœur de la Buèges. Un weekend entier de répétition par mois jusqu’à la date fatidique et un engagement sans faille, les conditions étaient claires et le planning aussi !

Ma femme était tentée mais les dates ne lui convenaient pas. De mon côté, après quelques hésitations, je décidais de participer à l’audition en ne croyant pas trop à mes chances d’être sélectionné…et je fus pris !

En commençant dès janvier, je savais que j’allais devoir relever plusieurs défis personnels importants.

Tout d’abord au niveau vocal. J’étais limité et même incapable d’atteindre certaines notes du répertoire ! J’ai failli abandonner…et le doute a subsisté un bon moment. Arrêt de la cigarette pour la vapoteuse. Travail de fond avec Valérie Barrouille, ma prof de chant de l'école de musique laroquoise qui a défriché la forêt vierge (La pauvre !!!) et j’ai bossé, bossé, bossé puis me suis surpris à gratter les aigus qui me manquaient ! Je n’en suis toujours pas revenu ! Même s’il faut relativiser, je ne suis pas devenu ténor mais j’arrive à faire le job et c’est déjà une belle victoire !

Ensuite il y avait le challenge comportemental. Pour un timide agoraphobe à tendance « Gaffeur », eh bien, se retrouver au milieu de 40 à 70 personnes, c’était pas gagné ! Les premiers échauffements où nous devions déambuler dans la salle en nous disant bonjour me demandèrent un très gros effort pour ne pas partir en sprint à la voiture !  

Comble de l’horreur, moi qui n’avais pas secoué mon body depuis les années 80’, on m’a dit qu’il fallait danser en même temps que chanter. Des chorégraphies certes simples mais qui semblaient insurmontables pour un coincé dans mon genre !!!

Heureusement, l’ambiance et le groupe ont vite pris corps. A partir d’éléments très hétérogènes dont beaucoup n’étaient pas destinés à se rencontrer dans la vie, une mayonnaise onctueuse et pleine de saveurs est doucement apparue, les bonjours du matin sont devenus plus faciles et les distances entre individus plus courtes. L’entraide, l’émulation, l’absence de jugement, la bonne humeur, la convivialité, tous les outils étaient présents pour construire ensemble. Croyants, athées, agnostiques, de tous les milieux sociaux, c’était improbable mais Marianne a fait ce groupe de Gospel et quel groupe !!!!!

L’abord pédagogique de cette artiste et le charisme qu’elle a dans son relationnel y sont pour beaucoup ainsi que chacune, chacune et chacun d’entre nous comme dirait Marc.

Ah j’ai dit Pédagogie ? Ça, c’est l’atout de Marianne qui m’a laissé pantois ! Une progression pédagogique qui permettrait à un âne de chanter, je peux désormais dire sans aucune humilité que j’en suis une preuve vivante !

Un autre point extrêmement important et très personnel, c’est CE qu’on chante, les paroles, le contenu ! Car Marianne ne chante que ses compositions ! En tant que chrétien, ça a nourri ma foi et donc grandement boosté mes motivations ! Chacun pense ce qu’il veut, crois ou ne crois pas, et moi je crois en celui qui propose toujours et n’impose jamais, et celui-là, je crois vraiment qu’il a proposé quelques idées à Marianne et qu’elle a su écouter aux bons moments ! Il savait à qui il s’adressait pour mettre ces idées en valeur si bien que, quelle que soit sa foi ou son absence de foi, chacun y trouvait quelque chose qui le faisait vibrer.

Ce concert du 21 juin, nous l’avons fait !…et ce fut énorme !!! Dans le grand amphithéâtre du Domaine d’Ô à Montpellier plein à craquer d’un public déchaîné ! Mais ce ne fut pas la seule aventure… Le bilan d’un an avec Marianne et les chœurs de MAO fut de 7 concerts, deux clips vidéos et la participation sur deux morceaux de son album « Je reviens ». On m’aurait dit ça lors de mon premier stage de chant, j’aurai beaucoup ri !!!!!...et appelé une ambulance pour mon interlocuteur…  Le dernier concert fut quand même le plus magique : Rien de moins que le prestigieux Opéra-comédie de Montpellier. J’y suis donc entré pour la première fois…par la scène !

Ce fut une année extraordinaire en termes de moments forts, et marquants, qui resteront gravés avec bonheur et fierté au fond de moi. Voilà d’ailleurs un mot que je déteste utiliser tant il anime trop l’Ego mais qui s’impose simplement pour cette  expérience unique : Je suis très fier d’avoir passé cette année 2018 avec Marianne Aya Omac et chacun des membres des chœurs de MAO sans oublier Elvis, Benjamin, Fanfan et Julien, des musiciens aussi gentils que talentueux et Jordane, un super ingé-son.

Malheureusement, je n’ai pas pu continuer car je n’avais plus la disponibilité nécessaire pour tenir cet engagement. Je vais les voir dès que je peux et j’ai découvert comment cela se recevait dans le public. Je ne fus pas déçu ! C’est vraiment super !

Je terminerai par une communication plus scientifique : Passer 48 heures de façon répétée avec des dizaines de filles, aussi belles les unes que les autres, qui sont tout le temps en train de rire, danser et s’étirer dans des positions bizarres, c’est largement aussi efficace que les tests d’effort en service de cardiologie et c’est vachement plus sympa !!!

Eric  "Uter"