15 Janvier 2021
J’ai été me faire vacciner…
Je voulais vous faire part de cette aventure pour laquelle je ne sais pas encore, à l’heure actuelle, si je développerai un syndrome post traumatique.
Ambulancier de métier et travaillant dans un CHU, mes 50 ans largement dépassés m’ont incité à prendre rendez-vous auprès du centre de vaccination interne réservé aux personnels afin de bénéficier du vaccin contre la COVID 19.
10h30, je rentre dans un grand et long couloir, une vingtaine des personnes attendent, tête baissée. Comme moi, on a dû les forcer à venir. La femme qui nous accueille avec une moue désabusée ne semble pas avoir souri depuis quelques décennies. A mon tour, Je donne mon nom et tends le questionnaire pré-vaccinal. Sans me regarder, elle désigne du doigt une porte avec le mot « Médecin » écrit dessus à la craie.
Je me dirige vers cette porte et j’entends déjà des cris venant du milieu du couloir. Je frappe à la porte et j’entre après avoir entendu un « Entrez ! » énervé. L’odeur de tabac me prend à la gorge. Le médecin derrière son bureau tient son smartphone d’une main et sa cigarette de l’autre, visiblement contrarié par sa conversation qu’il interrompt un instant en se tournant vers moi. « Vous êtes allergique ? » me demande-t-il sans préambule. « Non monsieur » - « Alors dehors ! Remontez le couloir jusqu’aux infirmières ! » …et il reprend aussitôt sa conversation animée.
Au milieu de ce couloir, une porte donne sur une grande salle. Les cris que j’entendais venaient de là. Deux molosses que je reconnais à leur tenue des services généraux chargés des poubelles de l’hôpital tiennent de force un collègue et tentent de l’empêcher de crier pendant qu’une infirmière lui enfonce dans l’épaule une énorme aiguille au bout d’une grosse seringue pleine d’un liquide jaunâtre ressemblant beaucoup à la première urine du matin d’un lendemain de cuite.
Je tente de m’échapper mais, pas assez rapide, je me retrouve dans la même position que la précédente victime et sent une immense douleur au bras qui me fait instantanément relâcher les sphincters. Deux minutes plus tard, me voici dehors, tenant mon bras endolori et le pantalon mouillé.
J’ai passé les trois jours suivants au lit avec 42° de fièvre, une paralysie du bras, une voix qui me parlait sans cesse dans ma tête et je viens de prendre un abonnement avec un psychiatre près de chez moi. A part ça, tout va bien !
Alors le vaccin ? Même pas peur !
« Oh ! Grand couillon ! Tu fais pleurer ta mère ! » (Avec l’accent du midi !)
La réalité ? Rendez-vous à 10h30 et sorti à 10h50… 5 minutes pour l’accueil, la visite médicale et la piqûre (Tout en sourire derrière les masques) puis 15 minutes de surveillance pendant lesquels on blague avec les collègues des divers sites de l’hôpital qu’on a pas vu depuis longtemps. Même pas mal et en avant pour une journée de boulot juste après. Le lendemain et les jours suivants ? Eh bien…..pas plus ! Deuxième injection dans 21 jours et ce sera pareil….
Alors un petit message personnel : Si on a le choix de se faire vacciner ou pas, c’est en grande partie parce qu’on ne risque plus d’attraper la variole, la rubéole, la poliomyélite et bien d’autres maladies qui furent éradiquées grâce à des millions et des millions de gens vaccinés. A méditer J
Ajout un mois plus tard : "Bah oui ! Deuxième dose faite et... pareil...rien ! Mais plus tranquille pour la suite maintenant !!!
#covid19 #vaccination